Couverture et qualité de service mobiles 2012 de Bouygues Telecom

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Les particuliers, les entreprises, mais aussi les élus ou encore les observateurs spécialisés et les médias sont très attentifs aux questions liées aux services mobiles.

L'arrivée, début 2012, d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile, comme l'attribution des fréquences du très haut débit mobile (4G), dont les premiers déploiements sont déjà engagés, ont relancé les questions et les discussions à ce sujet, notamment celles relatives à la couverture et à la qualité des services mobiles.

C'est dans ce contexte qu'il a paru utile à l'ARCEP d'élaborer pour la première fois un rapport complet sur des sujets traités, jusqu'à maintenant, de façon séparée. Le présent rapport rappelle les définitions de ces deux paramètres différents mais complémentaires de couverture et de qualité de service ainsi que les méthodes actuelles pour les mesurer. En outre, afin de répondre aux légitimes demandes des différentes catégories d'acteurs, et notamment des élus locaux et nationaux, il est proposé, dans la dernière partie du rapport, des évolutions particulièrement utiles au moment où les communications de données (data) explosent, à côté des communications vocales. L'Autorité met ces propositions en consultation publique jusqu'à la fin janvier 2013. Elle fera des propositions définitives au vu des résultats de cette consultation.

Mais, au-delà de ces questions de définition et de méthodologie, qui sont essentielles, l'ARCEP publie les résultats des campagnes de mesures, effectuées au cours de l'été et de l'automne 2012, concernant la couverture et la qualité des services 2G et 3G des différents opérateurs.

Les mesures qui suivent ont été réalisées en 2012 avec les deux smartphones correspondant aux deux modèles, communs aux quatre opérateurs, les plus vendus, et utilisant des systèmes d'exploitation différents. Il s'agit en l'occurrence du Samsung Galaxy SII et l'iPhone 4S d'Apple.


Intéressons-nous donc aux résultats concernant Bouygues Telecom publiés en ce mois de novembre 2012 dans le rapport de l'ARCEP concernant la couverture et la qualité de service mobiles en France métropolitaine.

Chiffres clés

- En 2G, Bouygues Telecom couvre 99,1 % de la population et 89,6 % de la surface du territoire,
- En 3G, Bouygues Telecom couvre 94,8 % de la population et 71,8 % de la surface du territoire,
- Bouygues Telecom annonce plus de 50 % de couverture de la population en HSPA+, ce qui représente plus de 80 % des agglomérations de plus de 50.000 habitants et plus de 1.000 communes couvertes.

Répartition des débits (sens descendant)

A titre illustratif est reproduite ci-dessous la répartition des débits mesurés avec des smartphones représentatifs des meilleures ventes, sur la voie descendante, dans des agglomérations de plus de 10.000 habitants lors de l'enquête de qualité de service réalisée par l'ARCEP en 2012. Les performances sont très variables : si les débits peuvent avoisiner dans certains cas 10 Mbit/s (et dépasser 25 Mbit/s avec des terminaux plus performants, voir III.2), ils peuvent également descendre à quelques dizaines ou centaines de kbit/s.


Evolution globale de la fiabilité des cartes de couverture

Les résultats des enquêtes de couverture 2G réalisées chaque année montrent que le taux de fiabilité, défini comme le ratio entre le nombre de mesures en zone déclarée couverte ayant abouti à un succès et le nombre total de mesures réalisées en zone déclarée couverte, calculé sur l'ensemble des cantons sur lesquels ont été réalisées des mesures, est chaque année supérieur à 95 %. Par ailleurs, ce taux est en croissance constante depuis 2007, à l'exception de l'année 2009 pour Orange France et pour SFR. En 2011, ce taux est compris entre 98,7 % et 99,4 % selon les opérateurs 2G.


Ce taux de fiabilité élevé peut néanmoins traduire des disparités d'un canton à un autre. L'histogramme ci-dessous précise le nombre de cantons pour différents niveaux de taux de fiabilité.


En 2011, la majorité des cantons disposent d'un taux de fiabilité supérieur à 99 % ; certains d'entre eux peuvent avoir des taux de fiabilité plus faibles, tout en restant supérieurs à 95 %.

A titre de comparaison, les résultats obtenus en 2008, première année où le dispositif de contrôle a été appliqué par les trois opérateurs 2G, sont présentés ci-dessous :


Etendue de la couverture 2G

Le schéma suivant représente la répartition des départements par taux de couverture de la population et par opérateur.


La totalité des départements, à l'exception de la Lozère et des Vosges, couverts respectivement à 97,7 % et 98,9 % de la population, sont couverts à plus de 99 % en termes de population par Orange France.

Pour Bouygues Telecom, 51 départements sont couverts à plus de 99 % en termes de population. Huit départements - l'Ariège, l'Aveyron, la Corse-du-Sud, la Haute-Corse, le Lot, la Lozère, la Meuse et les Vosges - sont couverts à moins de 95 %, dont un département, l'Ariège couvert à moins de 90 % (88 %).

Une analyse similaire est réalisée en considérant la surface couverte de chaque département.


En termes de surface, 82 départements sont couverts à plus de 95 % par Orange France, et 87 départements sont couverts à plus de 90 %. En dehors des départements des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes et de la Savoie, couverts respectivement à 70,2 %, 78,4 % et 79 %, le taux de couverture atteint par les autres départements est supérieur à 80 %.

Pour Bouygues Telecom, 62 départements sur 96 sont couverts à plus de 90 % en termes de surface, et 72 départements sont couverts à plus de 85 %. Les 24 départements restants, en dehors des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l'Ariège, de la Corse-du-Sud, de la Haute-Corse, des Hautes-Pyrénées et de la Savoie, couverts respectivement à 68,4 %, 54,5 %, 60,8 %, 53,3 %, 64,7 %, 60,7 %, 62 % et 67 %, sont couverts à plus de 70 %.

Les écarts plus importants d'un département à l'autre pour les taux de surface que pour les taux de population traduisent la dispersion sur le territoire des habitants non couverts par chacun des opérateurs.

Répartition des zones grises entre les opérateurs

Il existe sur le territoire des zones où les trois opérateurs 2G ne sont pas présents ensemble. Il convient de remarquer que, s'il n'y en avait pas, cela voudrait dire que les trois opérateurs auraient exactement la même couverture, alors même que les autorisations ont été délivrées à des moments différents (1991 pour Orange France et SFR, 1994 pour Bouygues Telecom), et que chaque opérateur concurrent fait des choix propres dans sa stratégie de déploiement, stratégie qui dépend notamment de sa politique de déploiement et d'investissement.

Les zones grises représentent 1,23 % de la population et 11,7 % de la surface du territoire métropolitain.

Deux types de zones grises peuvent être distingués : celles où est présent un seul opérateur de réseau et celles où sont présents deux opérateurs de réseaux.

Il s'avère que la population située en zones grises dispose dans une grande majorité des cas des réseaux de deux opérateurs et non pas d'un seul. En effet, les zones grises à deux opérateurs comptent 1,02 % de la population métropolitaine, tandis que les zones grises à un seul opérateur représentent 0,2 % de la population métropolitaine. Les quatre cinquièmes des zones grises sont ainsi des zones grises à deux opérateurs.

Ainsi, 99,78 % de la population française a accès à au moins deux réseaux de téléphonie mobile.


Les zones grises où Bouygues Telecom est absent représentent 0,92 % de la population métropolitaine et 8,9 % de la surface métropolitaine. Bouygues Telecom couvre seul 0,17 % du territoire, correspondant à 0,01 % de la population.

Couverture 3G en métropole

L'analyse présentée dans cette partie s'appuie sur les cartes de couverture 3G des opérateurs (voir en bas de cet article), qui ont fait l'objet de vérification de leur fiabilité sur le terrain au cours de l'été 2012.

S'agissant de Bouygues Telecom, cet opérateur couvre plus de 90 % de la population dans 67 départements et au moins 75 % de la population de 90 départements. Les départements présentant une couverture en population inférieure à 75 % sont les Alpes de Haute-Provence, l'Ariège, l'Aveyron, le Cantal, la Lozère et la Haute-Marne, avec des taux de couverture compris entre 52,5 % et 74,1 %.

A ce jour, Orange France et Bouygues Telecom ont rempli l'ensemble de leurs obligations de déploiement 3G. SFR doit encore atteindre la dernière échéance prévue au 31 décembre 2013 par la mise en demeure du directeur général de l'Autorité. Enfin, Free Mobile doit couvrir 75 % de la population au 12 janvier 2015 et 90 % au 12 janvier 2018. Ces échéances seront vérifiées attentivement.

Contribution de la bande 900 MHz à la couverture 3G

La couverture 3G s'appuie pour chacun des quatre opérateurs sur l'emploi non seulement de la bande 2100 MHz, mais également de la bande 900 MHz : ainsi qu'exposé précédemment, pour pouvoir bénéficier de l'intégralité de la couverture 3G, le consommateur doit utiliser un terminal 3G qui soit également compatible non seulement avec la bande 2100 MHz, mais également avec la bande 900 MHz, ce qui est le cas de la plupart des terminaux récents.

L'autorisation de la réutilisation pour la 3G des fréquences de la bande 900 MHz (U900), exploitées initialement par le GSM, constitue un atout important pour le déploiement de la 3G.

En effet, les fréquences basses (inférieures à 1 GHz) ont des propriétés de propagation bien meilleures (portée, pénétration dans les bâtiments) que les fréquences hautes (supérieures à 1 GHz). En outre, la possibilité de réutilisation de la bande

Bouygues Telecom indique avoir équipé plus de 1 500 sites en U900.

Principaux résultats de l'enquête réalisée en 2012

Le graphique ci-dessous présente la répartition des débits, toutes situations confondues (intérieur et extérieur des bâtiments), avec le terminal offrant les performances maximales, dans les agglomérations de plus de 10.000 habitants.


Les tableaux ci-dessous apportent une vision synthétique des courbes du graphique.



Impact de différents paramètres sur les résultats

L'impact de plusieurs paramètres (terminal, périmètre géographique, situation, jour ou heure) sur les débits est étudié ci-dessous.




Impact du périmètre géographique

Les débits des services d'internet mobile ont été mesurés dans plusieurs strates géographiques, permettant de montrer l'impact du périmètre géographique sur les performances des services.



Evolution des performances depuis 2008

Cette partie présente l'évolution des débits sur les réseaux mobiles depuis 2008.


A l'exception de l'année 2011 pour Bouygues Telecom, les débits médians augmentent chaque année (traits pleins sur le graphique ci-dessus). Les progressions suivent néanmoins des trajectoires différentes selon les opérateurs.

Sur le lien montant, dont les performances sont mesurées au travers de l'envoi de fichiers, l'évolution des débits médians est différente, avec une relative stabilité entre 2009-2010 et 2012, comme représenté sur le graphique ci-dessous.


Conclusion

Comme nous l'avait signalé Bouygues Telecom il y a quelques jours avant la publication de ce rapport de l'ARCEP, l'opérateur a entrepris depuis quelques mois une optimisation de son réseau 3G afin d'améliorer les débits disponibles. Il privilégiait auparant plutôt les temps de latence au détriment de la vitesse mais les usages et besoins des utilisateurs ayant évolués, notamment de par l'augmentation du nombre de smartphones, Bouygues Telecom a donc décidé de faire évoluer ses équipements. Cela se ressent déjà dans les mesures publiées par l'ARCEP il y a quelques jours.

Le déploiement du réseau 3G+ et H+ va se poursuivre dans les prochains mois, nous devrions donc observer une nouvelle amélioration lors de la publication des prochains résultats ARCEP en 2013.

Source : ARCEP.