Orange attaque l'accord de mutualisation entre Bouygues Telecom et SFR

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Fin janvier (voir notre article), Bouygues Telecom et SFR ont signé un accord de mutualisation d'une partie de leurs réseaux d'accès mobiles sur une zone correspondant à 57 % de la population française afin d'améliorer leur couverture mobile et de réaliser des économies significatives.


Nous apprenons aujourd'hui qu'Orange vient de saisir l'Autorité de la concurrence pour dénoncer cet accord et demande des mesures conservatoires visant à en suspendre la mise en oeuvre, le temps que cette autorité ainsi que l'ARCEP se prononcent sur ce dossier, ce qui pourrait le bloquer jusqu'à la fin de l'année.


Pour justifier sa plainte, l'opérateur historique estime que cet accord est anti-concurrentiel car il concerne 57 % de la population, soit au moins 80 % du territoire, sans compter les zones blanches représentant 16 % du territoire et déjà mutualisée entre les trois plus grands opérateurs, Orange estime à 4 % la zone où une vraie concurrence pourra alors s'exercer.

Orange critique ensuite le mode de mutualisation : par grandes zones gérée intégralement pour chacune par un seul opérateur, y compris pour le compte de son concurrent rendant irréversible la mutualisation, incompatible estime-t-il à la libre concurrence. Il craint également que Bouygues Telecom et SFR n'aillent plus loin dans leur accord et finissent par partager leurs fréquences, notamment les 800 MHz, dites fréquences en or.


L'opérateur historique soupçonne également SFR de vouloir se servir du vaste réseau 4G de Bouygues Telecom pour remplir ses obligations de couverture et craint enfin que les 7.000 antennes mobiles en doublon ne soient cédées à Free Mobile qui est à la recherche de nouveaux points hauts, alors qu'il serait apparemment lui-même intéressé.


Rappelons que cet accord devrait permettre à Bouygues Telecom de réaliser à horizon 2017/2018 une économie d'environ 100 millions d'euros d'économies par an environ et même 200 millions d'euros pour SFR.

Contacté par Les Echos, Bouygues Telecom confirme avoir été informé de la saisine mais refuse de commenter ces informations.

Source : Les Echos.