Bouygues Telecom et Free écrivent au Premier ministre au sujet de la fibre

Created on
min reading

Les opérateurs Bouygues Telecom et Free ont rédigé un courrier commun envoyé le 30 juin dernier au Premier ministre Edouard Philippe au sujet du déploiement du très haut débit sur l'ensemble du territoire.

Ils accusent Orange de s'appuyer sur son ancien monopole pour investir plus rapidement qu'eux dans le déploiement de la fibre optique et s'estiment de fait être défavorisés, l'opérateur historique détenant en effet une part de marché de près de 70 % dans cette technologie.


"Orange s'est réservé l'usage de ses conduites enterrées pour déployer sa seule fibre optique et prendre une avance considérable dans les grandes villes" écrivent Richard Viel, le directeur général délégué de Bouygues Telecom et Maxime Lombardini, le directeur général d'Iliad (Free) avant de déclarer : "Il faut que l'ARCEP fasse sans délai pleinement exercice des pouvoirs que la loi lui a confiés en matière de régulation asymétrique d'Orange, afin d'encadrer sa dominance du marché, de garantir un accès équitable et strictement non-discriminatoire des opérateurs tiers aux réseaux qu'Orange déploie et que nous cofinançons dans sa zone de monopole".


Ils réclament également un "nouveau cycle de discussions" en vue d'une "répartition plus équilibrée" des zones de déploiements de la fibre entre les opérateurs télécoms car Orange s'est vu attribuer, par l'Etat, un déploiement prioritaire sur 90 % des agglomérations de taille moyenne. Les 10 % restant ayant été assignés à SFR, qui bien que non signataire de ce courrier, réclame également depuis deux ans et demi une répartitation plus équitable.

Pierre Louette, directeur général délégué d'Orange, répond que "C'est la lettre de gens qui n'ont pas investi et se trouvent aujourd'hui en retard, c'est l'expression d'une frustration, pas d'une envie. Que n'ont-ils été si décidés quand l'occasion leur a été donnée, en 2012 particulièrement, de manifester leur passion pour l'investissement ! [...] L'ARCEP estime que tout remettre à plat aujourd'hui ralentirait plus que cela n'accélérerait le déploiement du très haut débit en France, qui doit être achevé d'ici 2022. Et nous livreront bataille rudement sur ce terrain".


Le gendardme des télécoms devrait bientôt rendre son verdict sur ce dossier. Rappelons que Sébastien Soriano, son président, avait déclaré en janvier dernier "qu'il fallait faire tomber les derniers bastions du monopole d'Orange".

Même si l'Etat souhaite un déploiement du très haut débit mobile le plus rapidement possible sur l'ensemble du territoire, il est également le premier actionnaire d'Orange avec 23 % du capital. Le sujet sera donc délicat pour le Premier ministre, destinaire du courrier. Bouygues Telecom et Free redoutent donc une régulation a minima.

Source : Les Echos.