Bouygues Telecom cherche à réduire la consommation de ses Data Centers

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Afin de limiter au maximum la consommation électrique des serveurs et des systèmes de refroidissement de ses trois Data Centers en Ile de France ainsi que de ses bureaux, Bouygues Telecom explore de nombreuses pistes et dans la mesure du possible les plus écologiques possible comme en témoigne Thierry de Bénazé, responsable hébergement et Data Center chez l'opérateur :

"Nous faisons en sorte que nos Data Centers ne surconsomment pas, mais aucune décision n'est prise exclusivement sur le critère du Green IT, qui peut seulement départager deux solutions jugées équivalentes sur tous les autres critères".


Afin d'accélérer ces économies d'électricité le nombre de serveurs a été réduit depuis 2008 afin de virtualiser jusqu'à 20 % des applications à l'horizon de fin 2012. Cette dématérialisation a permis une réduction de 30 % de la consommation. La disposition des serveurs a également été revue pour une installation dans des allées fermées et à température constante de 22 à 23°, les machines dos à dos. Thierry de Bénazé précise "Nous plaçons des sondes et nous relevons les températures afin d'identifier les points chauds, que nous traitons un par un".

Le PUE (pour Power Usage Effectiveness ou mesure d'efficacité énergétique) a ainsi été abaissé à 2 dans les deux plus anciens Data Centers de Bouygues Telecom : "Le PUE est un indicateur qui parle à tous mais qui n'est pas opérationnel alors que dans un nouveau Data Center pourtant plus efficace, mais partiellement vide, le PUE pourra dépasser 2, même si l'objectif est plus ambitieux" précise Thierry de Bénazé.


Pour son troisième et nouveau Data Center ouvert en 2009, Bouygues Telecom se fixe l'objectif d'un PUE de 1,6 en reprenant encore une fois le système de couloirs et de virtualisation mais pas seulement. En effet, l'air extérieur est récupéré pour soulager les compresseurs des groupes froids notamment lorsque cinq mois dans l'année la température extérieure est inférieure à 13°, la consommation de ces groupes est alors presque nulle et le PUE descend jusqu'à 1,7. Ce dernier pourrait être encore meilleur en injectant de l'air frais extérieur directement dans le Data Center mais Thierry de Bénazé témoigne que "ce procédé est pertinent dans les pays nordiques mais nous semble difficilement applicable en région parisienne".

La chaleur dégagé par le condensateur de l'un des groupes froids est utilisée pour chauffer le bâtiment situé à côté de ce Data Center via un échangeur et qui accueille des bureaux sur 2000 m².

Le retour sur investissement se fera en environ 2 ans mais Bouygues Telecom se refuse d'élargir la plage de température de fonctionnement des serveurs pour réduire l'effort de refroidissement car "au-delà de 30 degrés, la durée de vie du matériel baisse et le nombre de pannes augmente. De plus, en cas de défaillance de la climatisation, nos durées d'intervention avant que la température n'augmente seraient raccourcies" conclut Thierry de Bénazé.

Source : ZDNet.