Le directeur général de Bouygues Telecom explique B&YOU

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Dans une interview accordée à nos confrères du Figaro, Olivier Roussat, directeur général de Bouygues Telecom, explique pourquoi l'opérateur lance la nouvelle marque B&YOU et détaille les grands enjeux de l'entreprise pour les prochains mois. En voici la retranscription :

Pourquoi lancer cette nouvelle marque, B&YOU ?

"Aujourd'hui, avec les smart­phones et le succès de l'Internet mobile, toute une frange de clients est devenue experte. Ils savent faire beaucoup de choses par eux-mêmes via Internet, sans avoir besoin d'assistance. C'est pour eux que nous lançons B&YOU. C'est très novateur. Il y a cinq ans, ce type de client n'existait pas."

Vente en ligne, communauté de geeks... Est-ce une manière de contrer l'arrivée de Free en utilisant ses propres armes ?

"Depuis quelques mois, le marché s'est très fortement segmenté en deux blocs, avec d'un côté des clients qui sont prêts à payer des forfaits smartphones chers avec des services nombreux et, de l'autre, des clients qui se débrouillent par eux-mêmes mais veulent des forfaits moins chers. Ces derniers sont également répartis chez tous les opérateurs."

En quoi est-ce novateur ?

"B&YOU est un concept nouveau : un prix révolutionnaire, une offre sans engagement, le tout intégralement sur Internet. Tout cela ensemble, ça n'avait jamais encore été fait. Nous entrons dans une nouvelle ère, celle des données, et nous n'en sommes qu'aux balbutiements. Nous sommes au début de l'histoire numérique des foyers."


Vous proposez des forfaits sans téléphone inclus. Est-ce la fin du modèle basé sur la subvention, qui grève les coûts des opérateurs ?

"Pour l'opérateur, en termes de valeur, c'est quasiment équivalent : soit nous subventionnons le téléphone, et les forfaits sont plus chers, soit nous faisons l'économie du téléphone, et nous rendons cette économie au client en baissant le prix de son forfait. Dans la même logique, le fait que tout se passe sur Internet permet de ne pas facturer le coût de la distribution en boutique, et celui des centres de relation clients."

Sur la question de l'engagement, est-ce une manière de devancer le projet de loi présenté par Frédéric Lefebvre ?

"Le projet du gouvernement n'interdit pas l'engagement. Ce qui est important, c'est que le client ait le choix. L'engagement n'est pas le mal absolu. Certains clients demandent des formules sans engagement, d'autres avec un engagement plus ou moins long."

Vous estimez que la télé sera brouillée dans 20 % des foyers par les futurs mobiles 4G. Participerez-vous quand même à l'appel d'offres 4G ?

"Oui, car les fréquences sont nécessaires à notre activité. Mais ces brouillages auront un impact très important : les téléviseurs ne fonctionneront plus, ce sera l'écran noir. Les fabricants de téléviseurs devraient le prendre en compte dès à présent. C'est à l'État de déterminer précisément les mesures qui doivent être prises."

N'exagérez-vous pas l'ampleur du problème ?

"L'impact financier peut être lourd, tout le monde le sait. En outre, je souligne que le brouillage concerne bien tous les blocs de fréquences, et non un seul."


Pourquoi la fibre optique peine-t-elle autant à décoller ?

"Pour ce qui nous concerne, nous réalisons de très bons recrutements d'abonnés et Bbox fibre permet de répondre aux besoins de nos clients qui attendent le très haut débit. Il est vrai cependant qu'en zone très dense, les opérateurs ont dû déployer quatre réseaux en parallèle ce qui est un non sens économique. Il ne faudrait pas réitérer cette erreur dans les zones moyennement denses. Bouygues Telecom souhaite que les infra­structures soient mutualisées le plus possible entre les différents opérateurs. Ceci devrait faciliter les investissements donc le déploiement."

Il y a 140 opérateurs en Europe, contre cinq en Chine et trois aux États-Unis. La concentration est-elle inévitable ?

"Pour Bouygues Telecom, il n'y aurait aucun intérêt à fusionner avec un autre opérateur. Sur les achats d'infrastructures, nous sommes très bien positionnés. Et sur les terminaux, les accords d'exclusivité sont réduits à une période très courte."

Vous pouvez retrouver l'article du Figaro en cliquant ici. Pour découvrir l'offre B&YOU, vous pouvez également consulter notre article à ce sujet.

Source : Le Figaro.