La mutualisation des réseaux Bouygues Telecom/SFR plus compliquée que prévu

Created on
min reading

Signé au mois de janvier dernier (voir ici), l'accord de mutualisation des réseaux mobiles de Bouygues Telecom et SFR dans les zones dites peu denses (57 % de la population) semble plus compliqué que prévu à mettre en place.

Celui-ci devrait permettre à terme d'économiser 100 millions d'euros par an pour Bouygues Telecom et près de 300 millions d'euros pour SFR. Concrètement, c'est un moyen de garantir la continuité et la qualité des services des deux opérateurs sur tout le territoire tout en réduisant le montant des investissements nécessaires et autres dépenses de maintenance.


Aujourd'hui, un proche du dossier déclare que les négociations entre Bouygues Telecom et SFR ont déjà pris "six mois de retard sur le calendrier initial" et avance trois raisons à cela : la fusion inachevée de SFR avec Numericable, la plainte d'Orange auprès de l'Autorité de la concurrence et l'état actuel du réseau mobile de SFR.


La demande de l'opérateur historique de suspendre cet accord ayant été rejetée la semaine dernière (voir notre article), restent deux autres freins. Le premier devrait être réglé en fin d'année avec la conclusion du rachat de SFR par Numericable. Le plus gros souci est donc le réseau de SFR, actuellement en rénovation, qui occasionnerait dans une premier temps un risque pour les abonnés de Bouygues Telecom de disposer d'une moins bonne couverture mobile lorsqu'ils seront connectés aux antennes SFR. Il faut donc repenser une partie du dispositif de mutualisation, explique un expert.


Sans compter que ces derniers mois, SFR a réduit le rythme de son déploiement de son réseau très haut débit mobile dans les zones mutualisées qui seront gérées par Bouygues Telecom, alors que ce dernier a au contraire poussé les investissements dans la 4G. Même si l'itinérance de SFR (prévue dans l'accord de mutualisation) sur le réseau 4G de Bouygues Telecom est limitée dans le temps et ne concerne qu'une zone réduite du territoire, cet hébergement n'est pas du goût d'Orange qui menace là encore de le dénoncer en justice. Sans compter que les économies espérées par Bouygues Telecom avec une telle itinérance risquent d'être moindres que prévues.

Aussi, et sans la remettre en cause cette mutualisation, Bouygues Telecom cherche désormais à en renégocier les termes financiers.


Enfin, un autre acteur pourrait entrer dans le débat en 2018, car à cette date l'itinérance 2G et 3G de Free sur le réseau d'Orange arrivera à son terme. Le nouvel entrant ne couvrira certainement pas intégralement le territoire et pourrait être tenté de conclure un nouvel accord pour les zones peu denses. Un fin connaisseur du dossier souligne : "Free a tout intérêt à négocier avec SFR et Bouygues Telecom pour ne pas être dépendant d'Orange".

Pour en savoir plus sur cet accord de mutualisation, cliquez ici.

Source : Le Figaro.