Pour Martin Bouygues, non Bouygues Telecom n'est pas à vendre !

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Lors de la présentation des résultats annuels de son groupe (voir ici), Martin Bouygues s'est exprimé au sujet des nombreuses rumeurs de rapprochement et/ou de rachat de Bouygues Telecom que l'on peut lire un peu partout depuis ces mois et nié avoir négocié une vente à Free ou Orange au printemps de l'année dernière : "On n'a pas tenté de se rapprocher d'Orange et de Free. Vous avez vu ça où ?".


L'occasion de réaffirmer sa volonté de continuer seul dans un marché à quatre opérateurs : "Bouygues Telecom est toujours courtisé. Mais on a été clairs là dessus. Il n'y a aucune négociation en cours. Les choses sont parfaitement claires. Notre choix déterminé est le stand alone" avant d'ajouter : "La stratégie de Bouygues Telecom commence à porter ses fruits. Dans le mobile, la 4G est un vrai succès, et nous allons lancer dans les prochains mois la 4G++ avec un débit encore plus élevé. Et dans le fixe, Bouygues Telecom est le price maker. Désormais, c'est nous qui fixons le tempo, la valeur dans le marché du fixe [...] Bouygues Telecom a aussi la structure de coûts la plus basse qui puisse exister dans les pays développés [...] Qu'est ce que vous voulez qui nous arrive ? [...] Nous n'avons pas pu racheter SFR, mais c'est la vie. On a d'autres choix". Pas de craintes au niveau social, il promet : "il n'y aura pas de troisième plan de départs".


A l'allusion que certains observateurs pensent que Martin Bouygues attend de voir la valeur de sa filiale télécom remonter pour la céder, il rétorque "Vous vendriez votre femme, vous ? [...] Nous avons été en enfer durant 4 ans, on a voulu nous tuer, mais ça a raté !". Aussi, lorsque le sujet du regain d'intérêt du groupe Altice pour Bouygues Telecom a été abordé, il a d'emblée répondu : "Nous n'avons pas de dettes, alors que notre concurrent a 18 milliards de dettes d'acquisition" et de préciser que "Bouygues Telecom a le meilleur portefeuille de fréquences", même s'il admet avoir rencontré Patrick Drahi (Altice) "une fois il y a quelques mois. Et Xavier Niel deux fois. Ca s'est très bien passé. Nous sommes des gens civilisés...".


Quant à la location du réseau d'Orange par Free, il a fait part de son optimisme et se réjouit que Sébastien SORIANO, le nouveau président de l'ARCEP, ait "pris une position claire dans le Figaro sur le grave problème de l'itinérance, qui va donc trouver sa résolution rapidement, et permettre une concurrence plus équitable" et estime que le gendarme des télécoms a désormais "une conception plus saine de la concurrence" tout en taclant les marges de Free dans le fixe de "plus de 40 %".


Même si Bouygues Telecom a enregistré l'année passée une perte de 62 millions d'euros, Martin Bouygues rappelle que les équipes d'Olivier Roussat (le PDG de Bouygues Telecom), sont parvenues à mettre en place un plan de 300 millions d'euros d'économies qui sera achevé cette année et que dès 2016, Bouygues Telecom devrait donc de nouveau être rentable. La stratégie de l'opérateur est dorénavant centrée sur la 4G et les usages numériques dans le mobile mais ainsi que sur le rattrapage accéléré dans le fixe (dégroupage de nouveaux NRA et déploiement de la fibre) avec des prix très agressifs. Grâce notamment à son offre Bbox triple-play à 19,99 €/mois, Bouygues Telecom est numéro un en terme de croissance nette sur le marché du Haut Débit Fixe pour le cinquième trimestre consécutif. "Nous avons devant nous la partie sympathique et agréable, avec un retour à la croissance du cash flow de Bouygues Telecom", annonce-t-il.

Il n'est donc, officiellement du moins, pas question de retour à un marché à trois opérateurs aux yeux de Martin Bouygues qui souhaite donner toutes les armes à sa filiale télécom pour affronter la concurrence.

Sources : BFM Business & Challenges.