Mariage Orange-Bouygues Telecom : encore quelques semaines de négociations

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Alors que Stéphane Richard, PDG d'Orange, laissait supposer il y a peu que les discussions avec Bouygues pourrait aboutir d'ici fin février ou mi-mars (voir ici), les deux parties semblent désormais évoquer un délai d'encore quelques semaines afin de conclure un éventuel accord de rapprochement tant le dossier est complexe. On peut donc tabler sur une possible annonce d'ici la fin mars.


Lors du Mobile World Congress de Barcelone, Stéphane Richard a en effet déclaré : "Tout est négociable [...] Les discussions se poursuivent, de nombreux aspects doivent être abordés et les deux parties ont encore besoin de temps avant d'envisager un accord".

Martin Bouygues s'est également exprimé sur ce sujet à l'occasion de la présentation des résultats annuels de son groupe ce mercredi en confirmant tout d'abord son attachement au secteur des télécoms : "Je ne travaille sur aucun scénario de sortie du secteur des télécoms [...] Je suis convaincu du potentiel de croissance des télécoms, c'est pour cette raison qu'on y a investi depuis plus de 25 ans" avant de confirmer la nécessité de poursuivre les négociations : "Il faut se donner quelques semaines, pas le trimestre".


Tout comme son homologue d'Orange, Martin Bouygues a jugé que le succès de l'opération a "50 % de chances d'aboutir" mais que "Les discussions sont très complexes. Nous on passe derrière, il faut d'abord que les trois autres opérateurs se mettent d'accord entre eux (au sujet des clients, boutiques, fréquences, réseau) sur le projet qu'ils veulent faire et ensuite Orange fera une offre éventuelle sur Bouygues Telecom [...] Je veux un schéma gagnant pour tout le monde", notamment pour ses collaborateurs auxquels il "attache la plus grande importance", précisant que si le mariage venait à se faire avec Orange, "un minimum" de salariés pourraient être amenés à changer d'entreprise mais qu'ils auraient alors "des garanties". Concernant les clients de Bouygues Telecom, "ils resteront sous le même contrat si tant est que Bouygues Telecom est apporté à Orange".


Cependant, il ne cache pas ses conditions pour accepter un tel rapprochement : "Entre 10 et 15 % du capital (d'Orange), tout cela est très correct. [...] Si l'opération devait se faire, on serait un actionnaire significatif, avec des postes au conseil d'administration [...] Cela permettra de conforter l'actionnariat français chez Orange, ce qui est une excellente nouvelle[...] L'objectif, c'est bien d'avoir 15 % du capital qui peuvent être atteints par augmentation de capital et rachat en Bourse [...] Je n'envisage pas de monter plus haut que l'Etat (qui dispose de 23 %)", comprenez qu'à moins de 10 % de parts, ce sera d'office "niet" !

Il a évoqué l'origine de cette tentative de rapprochement avec Orange par le fait que c'est "le régulateur européen qui a imposé assez brutalement le concept du développement de la concurrence en multipliant les opérateurs. Le résultat, c'est que l'on repasse de quatre à trois dans de nombreux pays et la raison est simple : baisse des investissements, drames sociaux... j'en passe et des meilleures !".


Même si la fusion venait à finalement ne pas de faire, le PDG du groupe Bouygues se dit malgré tout serein pour l'avenir de Bouygues Telecom : "Si nous n'aboutissons pas à un schéma satisfaisant pour tout le monde, nous poursuivrons notre stratégie stand-alone, qui donne des résultats" argumentant que Bouygues Telecom possède grâce à son réseau 4G "un avantage compétitif durable dans le mobile, et va ainsi conserver son avance pour quelques années". Dans les couloirs de Bouygues Telecom on murmure d'ailleurs que si le mariage venait à ne pas se concrétiser, Martin Bouygues aurait l'intention d'augmenter les investissemants dans sa filiale télécom dès cette année.

Sources : BFM Business & Les Echos.