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Rebondissement : Orange étudierait le rachat de Bouygues Telecom

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D'après les informations des Echos, Orange discuterait actuellement avec le groupe Bouygues pour racheter Bouygues Telecom, les PDG des deux opérateurs se seraient d'ailleurs parlé en direct à plusieurs reprises et le gouvernement serait tenu informé. Contacté par nos confrères, Stéphane Richard a déclaré : "On évalue nos options, mais personne ne m'a demandé du côté de l'Etat d'étudier le rachat de Bouygues Telecom".


Evaluée à 6 milliard d'euros environ, Martin Bouygues souhaiterait en fait pour sa filiale telecom la somme de 8 milliards alors que Free n'en proposerait que 4 ou 5 pour son rachat. Si la transaction avec Orange se concrétisait, le groupe Bouygues et son partenaire JCDecaux, qui détient 10 % de Bouygues Telecom, se fairaient payer 10 % en cash et le reste en actions afin de monter au capital d'Orange, passant ainsi second actionnaire après l'Etat dans l'opérateur historique.

Si Orange absorbait Bouygues Telecom, le plan de 1.500 à 2.000 avancé par les syndicats n'aurait plus lieu d'être pour Sébastien Crozier de la CFE-CGC d'Orange : "2.000 emplois, c'est quatre mois d'attrition naturelle chez nous. En gardant ces emplois on ne ferait que retarder de 4 mois le plan de départs d'Orange... et nous serions très contents de voir arriver ces salariés qui rajeuniraient notre pyramide des âges". Ce dernier aurait même écrit à Manuel Valls pour le convier à fusionner les deux opérateurs !


La CFE-CGC pense en effet qu'une telle fusion serait bénéfique à Orange : "Avoir l'appui d'un groupe de BTP pour déployer son réseau de fibre permettrait à Orange d'accélérer et de remplir plus rapidement ses engagements de couverture du territoire en très haut débit [...] Si Bouygues devient actionnaire de référence de l'opérateur historique, il sera en outre enfin possible, en y joignant les forces de l'actionnariat salarié, de retrouver une stratégie d'entreprise orientée vers le développement de l'activité, plutôt que vers le versement d'un dividende abusif".

Rappelons que le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg n'a qu'une obsession : retourner à trois opérateurs télécoms pour, pense-t-il, mieux mettre fin à la guerre des prix. Il serait même très impliqué dans l'affaire et a déclaré à ce sujet : "Ca tombe bien, nous sommes actionnaires d'un opérateur et pas le moindre, donc nous sommes parfaitement intéressés au bon achèvement de ce grand chantier national".


La plupart des acteurs du marché ne croient cependant pas à une fusion entre Bouygues Telecom et Orange car le nouvel ensemble représenterait alors la moitié du marché du mobile français en volume de cartes SIM et de 44 à 45 % du marché fixe. Mais selon les informations des Echos, en cas d'accord, le groupe Bouygues a malgré tout prévu de céder le réseau mobile de Bouygues Telecom ainsi que des fréquences pour 1,8 milliard d'euros à Free Mobile, comme prévu initialement dans le cas d'un rachat réussi de SFR.

Les négociateurs sont également convaincus qu'il faudra céder les 2 millions de clients fixes de Bouygues Telecom, voire des clients mobiles pour Les Echos, et même ainsi le risque concurrentiel demeurerait élevé. "Je ne veux pas engager Orange dans une aventure" explique, prudent, Stéphane Richard au quotidien.


Aussi en parallèle, Orange continue d'étudier un autre scénario : le partage des infrastructures mobiles avec Bouygues Telecom avec mutualisation des fréquences et location à ce dernier du réseau fibre de l'opérateur historique (voir ici). Les antennes redondantes seraient alors revendues à Free Mobile, l'occasion pour Bouygues Telecom de mettre un terme à son précédent accord avec SFR et pour Orange de nouer un partenariat autrement qu'avec Free.

Dans un communiqué de presse publié ce soir, l'opérateur historique indique : "Orange estime qu'une consolidation du marché mobile français serait positive à long terme tant pour l'investissement que pour le consommateur. Orange explore les opportunités qu'offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms, tout en rappelant que sa position de leader lui permet une totale indépendance. Orange agira dans le seul intérêt de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients et sera particulièrement attentif à la création de valeur et aux risques juridiques d'une éventuelle opération".

Et vous, qu'en pensez-vous ?

Source : Les Echos.

[MàJ 02/07/14] Dans un communiqué de presse, Orange annonce avoir décidé de ne pas donner suite à un rachat de Bouygues Telecom. Cliquez ici pour en savoir plus.