Ultime tentative (ratée) d'Orange en avril pour racheter Bouygues Telecom !

Created on
min reading

Trois jours après l'annonce de l'échec des négociations en vue du mariage de Bouygues Telecom avec Orange, il semblerait que les dirigeants d'Orange, de Free et d'Altice (Numericable) ont continué d'échanger et de manifester leurs regrets, l'un deux déclarant : "On était passé si près de signer l'opération que c'était trop bête d'en rester là".


De fait, ces trois opérateurs auraient repris leurs discussions durant deux jours pour tenter de convaincre Martin Bouygues de vendre sa filiale télécom en levant les derniers obstacles, chacun étant prêt à faire des efforts : Orange acceptant de prendre à sa charge une plus grosse part de la pénalité prévue en cas de rupture de l'opération, SFR assumant davantage les garanties de passif et Free levant les conditions suspensives autour des transferts des antennes-relais. Même l'Etat aurait envoyé des messages d'ouverture en acceptant d'assouplir la clause interdisant à Bouygues d'augmenter sa participation dans Orange et de disposer de droits de vote double. Une source explique même que "L'Etat était prêt à ramener le gel de la participation de Bouygues à deux ans et demi". Un proche de Bercy ajoute : "Nous étions aussi disposés à limiter les droits de vote uniquement pour les grandes décisions stratégiques, comme nous l'avons fait chez Renault".


Les avancées ont aussitôt été présentées à Martin Bouygues qui a très rapidement de nouveau refusé la proposition de ses rivaux, l'un des négociateurs assurant pourtant qu'"il n'y avait plus d'obstacles. J'ai vraiment cru que l'opération aboutirait". Un proche de Bouygues déclare au contraire que "Free s'arc-boutait sur la prolongation de la location du réseau d'Orange" et l'un de ses lieutenants de préciser que "la confiance a été rompue avec Xavier Niel". Un négociateur contredisant toutefois cette explication : "Faux, Free avait levé tous les obstacles". Désabusé, un cadre d'un des opérateurs s'agace d'ailleurs que "Martin Bouygues aurait pu nous demander n'importe quoi. On était à genoux devant lui". Un proche d'Orange concluant : "On a fait le maximum. On se demande si Bouygues ne nous a pas baladés depuis le début".

Certains se demandent donc si Martin Bouygues ne cherche pas à forcer le gouvernement qui sortira des urnes à lui vendre la part de l'Etat dans Orange (23 %).

Dernière possibilité : un rachat de Free par Orange ?

Ramon Fernandez, le directeur général délégué d'Orange a déclaré récemment sur BFM Business que la consolidation "restera une nécessité". Plusieurs dirigeants des opérateurs mobiles français confirment que tout le monde se parle ces dernières semaines : "Il y a toujours des bouts de discussion".

Après l'échec de consolidation du secteur avec Orange et Bouygues Telecom, un dernier scénario jamais exploré circule dans l'esprit des opérateurs : un rachat de Free par Orange, conforté par le fait que leurs deux dirigeants Stéphane Richard et Xavier Niel s'entendent très bien.

Free pendrait ainsi position chez Orange, comme ce que visait Martin Bouygues. De plus le fondateur de Free détient une participation de 15 % dans Telecom Italia voué à s'unir à terme à Orange. Free deviendrait alors le pivot d'une double consolidation, en France puis ensuite en Europe.

Source : Le JDD.